Je vous avais déjà parlé de la sortie imminente de ce mini cd lors de mon live report sur le l’Undergrind fest, concert où les membres d’INHATRED avaient appris à leurs dépends les rudiments de l’électricité (on ne branche pas son grille pain n’importe où, les gars).
Le moins qu’on puisse dire c’est qu’INHATRED est un groupe pour le moins atypique sur bien des plans puisqu’à part une démo datant d’il y a trois ans (« Storming the underground ») qui est passée aux oubliettes, le groupe n’a rien sorti avant « Olena ». Outre ce parcours quelque peu atypique, la musique d’INHATRED apporte elle aussi son lot d’originalité et de surprises. Si le combos se contentait de singer un mauvais DYING FETUS à ses débuts (j’ai mes sources…) ils ont pris du plomb dans le riff en l’espace de quelques années, pour arriver à un résultat plutôt personnel et convaincant. INHATRED joue une sorte de metal core qui n’arrive jamais à pencher définitivement d’un côté ou de l’autre de la frontière de ces deux styles. Il en résulte une musique qui a su prendre racine dans le meilleur du death et du HxC. Dès le premier morceau qui donne son titre à cette galette, on s’aperçoit bien vite que tout a été minutieusement calibré pour une accroche optimum. INHATRED nous balance ici ses six brûlots avec la fougue impétueuse caractéristique de leur jeunesse.
Le groupe a gardé du HxC, les tempos saccadés, le chant et les backing vocals hurlés ainsi qu’un sens de la bonne grosse mosh part qui fait faire des bonds (« Olena »). En ce qui concerne la facette métallique, INHATRED a un goût certain pour les gros riff-rouleau-compresseurs, les blast et quelques growls ici et là. Ces divers ingrédients ont pour résultat un mini album très varié qui fourmille d’idées. Ainsi, si « Olena » se veut un titre hybride entre le métal et le HxC. Le suivant, « The third eye », alterne des plans métals et HxC pour rapidement lorgner un peu du côté chaotique de chez les DILLINGER dans un break énervé. Cet aspect changeant, on le retrouve un peu tout au long de ce mini, il donne un côté très spontané au style d’INHATRED. Un peu comme un soudain pétage de plomb qui fait partir les guitares en vrille pour une frénésie passagère. Ajoutez à cela une légère touche « émo » et vous aurez seulement une petite idée de ce qui vous attend avec INHATRED. Pour ne rien gâcher, INHATRED dispose ici d’un bon gros son qui met bien en valeur son charisme insolent.
Mais il y a quand même un truc qui me chiffonne, c’est cet espèce de passage électro du nom de « 018 » qui coupe le cd en deux. Il semble aussi déplacé que la présence hypothétique du best off des « Compagnons de la chanson » dans la playlist de Loufi. Je n’arrive pas à saisir ce que ce truc vient foutre au milieu d’un déchaînement d’énergie pareil. Faudra vraiment qu’on m’explique la chose pour que j’en saisisse les subtilités.
A noter également la présence sur ce cd d’une piste multimédia sympa avec un titre supplémentaire. Avec une envie de tout casser et un cœur gros comme ça, INHATRED nous assène ici un coup d’essai très réussi qui devrait leur valoir un plébiscite dans la presse hexagonale. Je ne sais pas pour les autres mais avec moi ça a marché.

15/20
VS WEBZINE